Comment se (re)faire une santé « mentale » ?
ARGUMENT
Depuis 2004 la loi française impose le « parcours de soins coordonnés » défini comme « l’organisation d’une prise en charge globale et continue des patients et usagers au plus proche de leur lieu de vie ». Le texte pourrait faire rêver : « globalité » et « continuité » dans une « proximité des lieux de vie », on croit réentendre les termes qui ont présidé à la naissance du secteur. Nous avions rappelé à Béziers en 2009 que le « prendre soin » nécessitait la « continuité des soins ».
Pourtant, force est de constater que cette exigence du législateur semble étrangère à la santé mentale. Sa « psychopathologie » est réduite en tranches de plus en plus fines de troubles par les classements des DSM et CIM enserrant la vie quotidienne de chacun dans les seuls tamis cognitifs et comportementaux. La loi HPST a consacré une organisation de l’hôpital et de ses territoires sur le seul modèle de la médecine organique et des impératifs de gestion administrative et économique : la psychiatrie, en tant que discipline spécifique en a disparu. Le médicosocial et le social ont pris une nouvelle place centrale dans l’accueil et l’accompagnement vers la réinsertion sociale des personnes en détresse ou fragilité psychiques : malheureusement leurs champs spécifiques d’appartenance administratifs établissent des frontières opaques entre eux rendant terriblement aléatoires les passages d’abord entre la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et celle de l’adulte puis les allers-retours entre le sanitaire et le social ou médicosocial.
Le « parcours » en santé mentale que l’on nous propose désormais est tellement balisé qu’il ne permet ni vagabondage, ni aire de repos, ni espace pour « souffler ». Malheur à celui qui n’y rentre pas qu’il soit professionnel ou usager !
Pourtant la constitution d’un vrai parcours permettant une continuité aussi bien pour les équipes que pour les personnes reste plus que jamais une exigence absolue. Loin d’un tracé rectiligne, il exige transversalité, invention et ponctuation. Notre Fédération l’avait rappelé aux candidats à la présidentielle en proposant de « décloisonner, grâce à un contrat unique pour la politique sanitaire et sociale ».
Que faire ?
D’abord élaborer une théorie de la « santé mentale » respectueuse de la spécificité des atteintes graves de la vie psychique irréductibles à de simples troubles du lien social.
Ensuite se pencher sur les différents modèles thérapeutiques, leurs propres champs de compétences et leurs possibles complémentarités. Les récentes tensions créées autour de l’autisme et de la pertinence de tel ou tel outil et de la non-pertinence voire de l’exclusion d’autre constitue une dérive inacceptable. Nous ne pouvons plus nous permettre de procéder par exclusion : l’exclusion des idées et des pratiques ne peut que conforter celle des personnes. Ne nous étonnons pas, dès lors, de voir la psychiatrie réduite au seul triptyque de l’hôpital, de la prison et de la rue.
Dans notre journée nous nous pencherons, le matin, sur les différents modèles qui structurent les théories et les pratiques actuelles. L’après midi sera consacré aux témoignages de pratiques mettant en œuvre concrètement, par obligation ou par choix, cette continuité des parcours.
Deuxième journée régionale
de l’ARASM Croix Marine Languedoc Roussillon
avec le soutien de l’ADSMI (Association départementale de santé mentale infantile du Gard)
le samedi 23 novembre 2013
à Nîmes
à l’IFME, 2117 chemin du Bachas
« Parcours de soins, champs sanitaires, sociaux et médicosociaux …
comment se (re)faire une santé « mentale » ? »
La nef des fous Pierre Brueghel
PROGRAMME
Bernard DURAND, psychiatre,président de la Fédération Santé mentale France Croix Marine présidera la journée et en assurera le fil rouge.
Joseph MORNET, psychologue, animera la journée
Matinée :
9h00 accueil des participants
Ouverture officielle de la journée par Jean-David Attia président ARASM LR et Jacques Veyrié président ADSMI du Gard
9. 30 h : Marie ALLIONE : « à quoi servent encore les hôpitaux de jour pour enfants ? »
Alors que l’hôpital de jour pour enfants a 40 ans, à peine la maturité, on peut se demander pourquoi cette évolution « négative » qui voudrait, disons le clairement, voir disparaître les hôpitaux de jour.
Marie Allione est pédopsychiatre, praticien hospitalier au CH d'Alés. Elle est également psychanalyste, membre d'Espace Analytique.
10. 30 h : pause
11 h : Bernard GUITER : « Hypermodernité et concept de santé mentale »
L’hypermodernité se caractérise par le fait que la croyance positiviste au progrès se délite, tandis que les sédatifs freudiens : Art, Religion, Toxique, sont malmenés.Nous nous proposons d’étudier les mutations sociales qui induisent cet enfermement et leurs résonnances dans le microcosme hospitalier.
Bernard Guiter est docteur en Psychopathologie Clinique, en Histoire et Sociologie, Psychanalyste habilité à diriger des recherches en Université.
Repas libre
Après-midi :
14 h : Grégory MYKOLOW : « soin, parcours de santé et organisation ».
Cadre supérieur de santé, Pôle Urgences, CHRU Montpellier.
14. 45 h : Michel DUMAS et Benjamin SIKORA : « santé sociale et santé mentale : un carrefour à risque. Comment mobiliser les dispositifs SAVS et SAMSAH pour le sécuriser et le fluidifier ? ».
Michel Dumas est Directeur de la Plateforme Wallon-Lainé, APSH 34, Montpellier
Benjamin SIKORA est éducateur au SAVS et SAMSAH Tony Lainé
15. 30 h Mélanie ALONSO FRIZET : « Lorsque la demande persiste alors même que les dispositifs habituels d’insertion professionnelle n’ont pas su répondre… ».
L’expérience d’une dynamique partenariale visant à mettre en cohérence les actions conduites, à mutualiser les compétences, à accompagner les démarches d’insertion sans se référer pour autant à des résultats normatifs en termes de mise au travail.
Mélanie ALONSO FRIZET est la coordinatrice du service expérimental d’insertion socioprofessionnelle « handicap psychique », Montpellier.
16.15 h : Guillaume Remize et Christine PAVESI « dispositif de prise en charge des étudiants au sein de l'Université ».
Psychologues cliniciens SUMPPS UM1 (service universitaire de médecine préventive et de promotion de la Santé ; Université Montpellier I)
17 h ; Synthèse de la journée par Bernard DURAND
Participation :
10 euros
5 euros pour les étudiants et les demandeurs d’emploi
Pour toute information :
sur le site ; http://www.arasm-lr.com/
par téléphone : 06 83 54 40 58,
Association d’Aide à la Santé Mentale CROIX MARINE Languedoc-Roussillon
BP 7352
34086 MONTPELLIER cedex 4
Inscription à la 2ième journée régionale de l’ARASM-Croix Marine Languedoc Roussillon :
« Parcours de soins, champs sanitaires, sociaux et médicosociaux …
comment se (re)faire une santé « mentale » ? »
le 23 novembre 2013 à NIMES,
IFME, 2117 chemin du Bachas
Nom :……………………………………………prénom :…………………………............
Profession : …………………. ………………………………………………………………….
Adresse : ………………….………………………………………………………………………
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Tél. ………………………………….mail : …………………………@..........................
Verse ( cocher la cases correspondante) :
□ 10 euros
□ 5 euros
□ en espèces
□ par chèque (à l’ordre de ARASM Croix Marine LR)
► inscription à adresser à : Association d’Aide à la Santé Mentale CROIX MARINE Languedoc-Roussillon, BP 7352 – 34086 MONTPELLIER cedex 4