Paroles singulières en Méditerranée

Liste des intervenants

Professeur Claude-Guy Bruère-Dawson
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Professeur Jean-Louis Pujol
Dr François  Morel
Dr Augustin  Ménard
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 Jean-Paul Guillemoles
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 Claude Allione
Professeur Bernard Salignon
Professeur Roland Gori
 Bernard Guiter
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Dr Marie-José Del Volgo
Dr Jean-Richard Freymann
Dr Patrick  Landman
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Dr Marcel Ventura
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PAROLES SINGULIÈRES EN MEDITERRANEE

25 novembre 2023 - Bernard GUITER - L'esprit des lois en psychanalyse

 

La Loi est un ouvrage rédigé par Roger Vaillant en 1957 et mis en scène par Jules Dassin en 1959.Roger Vaillant était membre du parti Communiste et se rendait au siège de ce parti en Jaguar avant de le quitter après l’insurrection de Budapest. Noctambule, libertin , alcoolique il se disait disciple d’Arthur Rimbaud dont il adoptait le programme à la lettre, le fameux : « dérèglement systématique de tous les sens ».Son roman se passe dans la région italienne des Pouilles, dans un village imaginaire :Porto -Manacore. Dans ce village miséreux le café sert d’épicentre ,et il se joue la loi .Cette loi consiste à élire un « patron » qui à son tour élit un « sous-patron » et tous deux exercent dans tous les domaines de la vie des autres joueurs un pouvoir absolu. Vaillant définit cette loi ainsi : « Le patron qui fait la loi (…) a le droit de calomnier, d’injurier, de médire , de blâmer et de porter atteinte à l’honneur ( … ) les perdants qui, eux, (…) ont le devoir de subir dans le silence ».Vaillant commente cette loi ainsi « amère quand on la subit , délectable quand on l’impose ».L’auteur était un homme «  paradoxal » (à côté de l’opinion commune) comme nous l’avons évoqué aux débuts de ce travail et il est donc peu étonnant qu’il illustre un des concepts les plus honorables par une pratique maléfique .Ceci n’est pas une exception : la Maffia n’appelle- telle pas Omerta la loi du silence ? La loi est une règle impérative imposée aux hommes par un collectif pensant ou par la nature et vise à apaiser la cohabitation humaine donc se situe aux antipodes du scénario de Vaillant. La loi protège du homo homini lupus mais elle est dure : « Dura lex sed lex ».A ce titre elle peut se présenter comme une injustice contre une injustice (la peine de mort par exemple).Nul n’est censé l’ignorer même s’il y à 10500 lois et127000 décrèts et dans notre discipline le non-aveu d’un manque (castration maternelle) signe une perversion ce qui ferait du coupable un coupable de ne pas être pervers puisque il invoque l’ignorance mais pour le juriste l’aveu d’un manque pourrait cacher le savoir d’un forfaiture.

Parmi les penseurs de la loi, nous pouvons évoquer :Rousseau, Hobbes mais accorder un peu plus de temps à Spinoza . Spinoza fut Harem : (excommunié )et Malé Dictus (bannissement éternel) et ce pour inconduite alors que l’on a tenté de le convaincre ,de l’acheter, de le tuer. La communauté juive d’Amsterdam (Maamad) et le rabbi prononcent l’excommunication au son du shofar. Mis que lui reproche t’on ? Spinoza conteste que le Lévitique (troisième livre du Pentateuque ou Thora) ait été écrit par Moise sous la dictée de Dieu mais que c’est postérieurement que ce texte a été écrit et classé . D’autres assertions ont brusqué la communauté juive. La Bible parle, dit-il, improprement de Dieu :elle ne convainc pas par la raison mais sature l’appétit imaginatif des hommes qui font de Dieu un être anthropomorphique et Spinoza nomme ceci :délire rabbinique D’autre part pour nôtre philosophe, Dieu n’est ni providentiel ni créateur mais principe de la raison. Il n’est donc pas l’objet de la religion mais son garant épistémologique. Par ailleurs l’ipséité (nature d’une chose) n’est pas transcendante mais immanente puisque Dieu n’est pas créateur. Penser que Dieu a pouvoir dans les affaires des hommes montre leur incapacité à gérer leurs conflits et ceci nous introduit à la loi affaire des rois et non de Dieu. L’état naturel est pour lui « un despotisme sans despote ,anarchique et protéiforme » dicté par le conatus à savoir que chaque chose essaie de persévérer dans son état créant des passions supérieures à la raison qu’il faut juguler par l’union des forces concentrées dans le droit et l’Etat. L’homme ainsi reçoit un espace privé ou il est libre : « Le commandant ne peut agir seul mais au nom de la multitude et les droits civils sont des droits naturels imposés par l’état ». Freud adhère à cette conception de liberté négative et dira : « J’admet tout à fait ma dépendance à la doctrine de Spinoza » et Spinoza à commis la faute tragique de considérer Moise comme un législateur qui contraint par la force de la loi sans faire œuvre philosophique et théologique et sans être un intermédiaire entre le Dieu et le peuple. Rousseau affirmant qu’il n’y a pas de liberté sans loi ni quelqu’un au -dessus des lois et ce même dans l’état de nature ou l’homme obéit à des lois naturelles met l’accent sur l’accord admirable de l’intérêt et de la justice. Hobbes relève l’inimitié de l’homme et de ses congénères impliquant la sortie de l’état de nature par la loi qui impose une commune mesure assurant l’équité entre les sujets et assurée par le souverain qui a la loi pour y parvenir .Spinoza spécifie toutefois que quel que soit le gouvernement les rules of men doivent s’incarner dans les rules of law sinon la désobéissance est de règle (Ulysse se fait attacher par ses marins quand il veut ,au risque d’un naufrage ,attiré par le chant des Sirènes ,s’approcher de la côte. Enfin Spinoza fait une mise en garde : « Une confiance exagérée en la possibilité de façonner une société à l’aide des lois conduirait en l’effet inverse ».

Ceci nous conduit aux liens entre la psychanalyse et la loi et à l’exposition des théories freudiennes puis lacaniennes .La loi intéresse au plus haut point la psychanalyse. Le constat premier de cette science est que l’homme qui s’était affranchi de sa condition de sujet du prince et de l’église se constate dominé par ce que l’on appelait sa part mystique et qui maintenant va devenir l’inconscient freudien qui dicte son dire refoulé , insu de son sujet, par des irruptions inattendues dans la vie diurne (lapsus, symptôme) et nocturne (rêve)Il est le pire des tyrans et Freud fera de la mise en évidence de ce despote la troisième humiliation de l’humanité après l’héliocentrisme puis le bestialisme (Galilée, Darwin) .Cet inconscient surgit dans le discours de la raison en produisant un effet comique (confer le lapsus de Rachida Dati qui voulant parler du taux de rentabilité avec inflation quasi nulle substitue à inflation quasi nulle : fellation quasi nulle.) Le comique produit par le lapsus marque une fêlure dans le langage .Il y a donc un Autre qui détient les clés de nos désirs :l’inconscient qui peut être mis à mal par un Autre insondable :l’analyste à qui s’adresse la libre association laissant par son silence ma parole se réfléchir sur moi « Je t’autorise à parler » et donc qui à son tour dicte sa loi (comme le Sphinx) La psychanalyse est en somme une clinique de la loi avec laquelle le névrosé vit dans un rapport d’hainamoration tandis que le pervers s’en gausse « Obéir aux lois cela n’est pas clair » et dénie aux autres le droit d’en parler autrement que lui « Français encore un effort pour être de bons citoyens » (citations de Sade). Le psychotique est un hors-la-loi il cherche la loi désespérément et ne la trouve jamais (Maupassant et le Horla ).Parler de la loi c’est en psychanalyse évoquer les héros qui la transgressent judaïques (Adam et le savoir « A l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne toucheras pas » ) et Grecs (Œdipe et sa fatale résolution de l’énigme du Sphinx ).De surcroit le sujet est parlé et s’il n’est pas en accord avec les souhaits d’autrui, s’il n’est pas l’incarnation de la prophétie parentale, il sera toute sa vie coupable de haute trahison . Avant de s’engager davantage dans l’aspect psychanalytique de la perception de la loi il est nécessaire de faire quelques mises au point concernant l’esprit des lois .

La loi peut être appréhendée simplement de deux manières :

-Le naturalisme :c’est le droit gisant dans la nature des choses, imposée par l’usage, la coutume sans déclaration expresse , prescriptions rituelles, répétées par la tradition orale et dont on ne connait ni la date, ni l’origine et que l’on attribue alors aux dieux.

-Le positivisme :la loi est alors l’accord unanime des associés transmise a un gouvernant pour qu’il l’impose.

Il s’agit bien sur ici de la loi morale ,normative ,qui exprime un idéal ,une éthique.Mais il existe aussi une loi scientifique qui elle est descriptive (Loi de l’attraction universelle d’Isaac Newton ).Les lois morales précédentes sont dites apodictiques c’est-à-dire évidentes. Les lois du Décalogue que dénonce Spinoza sont dites écrites par Dieu sur les tables de la loi, brisées dont on ignore l’emplacement. Il s’agit alors de la loi divine et non mosaïque. Il y a quelquefois certitude de la supériorité de la loi naturelle sur la loi du positivisme comme le commentera Lacan à propos d’Antigone de Sophocle .Antigone s’oppose au roi Créon qui ne veut pas que l’on donne sépulture au fils qui l’a trahi pendant la guerre des Sept Chefs (Polynice) « Un ennemi même mort n’est pas un ami » et il fait appel aux lois de la citée : « Il n’est point de citée qui soit le bien d’un seul ».Antigone fait appel au droit naturel : « Les lois non écrites,inébranlables des dieux qui ne datent ni d’aujourd’hui ni d’hier »sont plus puissantes que ses lois à lui. La loi sera désormais écrite, publiée par le magistrat ce qui lui donne autorité et, en1740 avant Jésus-Christ, en écriture cunéiforme, à Babylone en Mésopotamie nait le code d’Hammourabi ou le roi apparait comme une manifestation terrestre du dieu céleste Shamash(dieu soleil) garant de justice et d’équité. Puis viennent les lois de l’Attique qui attestent le passage du genos (clan ) au demos (peuple) :les lois de Dracon qui suppriment l’autorité du patriarche et la vengeance du clan implorée par la victime pour accéder aux Champs-Elysés (région des enfers ou accèdent les héros ou les bonnes âmes après jugement des juges des enfers (Elysée ou Tartare) et gouvernée par Hadès. Les lois de Dracon sont terribles : « Les plus petites fautes m’ont paru dignes de mort et je n’ai pas trouvé d’autres punitions pour les plus grandes ».Solon adoucit ce régime et sera le père de la première constitution gravée dans le marbre .

Nous voilà arrivés, armes à la main, aux penseurs de la loi en matière analytique :

Freud : pour Freud l’auteur de la loi c’est le père après constat du fait que « Le dieu de chacun est l’image du père ».et il battit le mythe de la horde primitive à savoir celui d’un père jouisseur de tous les biens de jouissance tué par les fils qui souhaitent s’en accaparer mais s’entre-tuent pour ceci ce qui implique le pacte social ,une loi qui fixe à chacun le permis et l’interdit pour pouvoir vivre dans une communauté pacifiée .La loi est donc à la fois la permission de jouir dans son espace sans crainte aucune mais c’est aussi une dette puisque le meurtre en est sa condition.  D’où la commémoration repentante « Le parfum d’apaisement offert au Dieu ». Cela implique de nommer le Dieu pour le commémorer et ici nait le langage qui présentifie l’absent .La horde est donc via le meurtre originaire de la parole et de la loi tandis que le père de la jouissance devient le père du nom ,le primo occupanti de la chaine signifiante. Introducteur de la loi dans ce mythe Freud va combattre la loi principale du christianisme ,la loi de l’agapè : « Aimes ton prochain comme toi-même » et fait acte d’un rationalisme étonnant :l’ amour est rare et il ne faut pas le gaspiller et donc pour que j’en aime un autre il doit le mériter et plus particulièrement il doit me ressembler car en l’aimant je m’aime, qu’il soit plus parfait que moi et donc que j’aime en lui mon propre idéal, qu’il soit de ma famille qui apprécie mon amour comme une préférence. Sur ce point il souligne qu’il serait injuste d’aimer un étranger dont il dit qu’il est indigne d’amour et qu’il « a droit à mon hostilité si ce n’est à ma haine ».Par-delà ces considérations rationnelles Freud introduit un concept psychanalytique :le narcissisme des petites différences aussi valables à l’échelle individuelle que collective et il les dit plus aptes à l’ intolérance car surinvesties. La femme par le fait de sa castration est secrète, étrangère et elle devient un ennemi susceptible de contaminer .Freud ,dans un premier temps ,pense que la culture entraine un processus d’humanisation mais il avoue la déception attendue par ce darwinisme social : « En dépit de tous les efforts cette tendance n’a pas atteint grand-chose ».Après sa mort Auswitch en montrera la pertinence donnant plus de substance aux théories de Nietzsche sur l’appétit de pouvoir et de supériorité évoquées dans ses considérations inactuelles.

Lacan va se pencher sur la loi d’interdiction de l’inceste à  partir de deux concepts : Das Ding et le Nebenmench (le voisin et la chose ).La Chose est pour lui « Un autre préhistorique à la fois étranger à moi et au cœur de moi » . La Chose est donc à la fois intime et extime :un exclu à l’intérieur de moi sous la forme d’une représentation. C’est ce qui est perdu sans qu’on le sache puisqu’il faudrait la retrouver pour savoir qu’elle a été perdue.Cette Chose pourrait bien être la mère .Alors Lacan reformule la loi de l’interdiction de l’inceste :les retrouvailles avec la Chose seraient pour le sujet « la fin ,le terme, l’abolition de tout le monde de la demande qui structure l’inconscient ». Le corps du sujet est assailli par des signifiants seuls qui, s’ils n’étaient arrimés à la chaine signifiante, dans l’espoir d’un plus-de-jouir engendreraient un morcellement du corps, d’où la loi fondamentale de l’interdit de l’inceste pourtant absente dans le Décalogue. Il n’y a pas , n’en déplaise à Aristote de Souverain-Bien et Kant postulera ,lui ,que pour atteindre l’ataraxie (tranquillité de l’âme) il faut se contenter des désirs naturels et nécessaires. Le dixième commandement du Décalogue impose « Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain » , convoiter c’est chercher Das –Ding à partir du constat d’indigence de sa condition conjugale et Castoriadis dira avec humour que c’est impossible :l’on convoite sa mère la femme de son père .Puis comme Freud Lacan va se questionner sur le mandatum (aimer son prochain ).Pour poursuivre sa démonstration il nous faut considérer que la justice des juifs est distributive (oeuil- pour-oeuil ) tandis que celle des chrétiens est commutative (aimer ses ennemis ).Lacan part du principe que c’est la loi qui crée la notion de péché  comme l’affirmait Saint-Paul : « Je n’ai eu connaissance du péché que par la loi ,je n’aurai pas eu l’idée de convoiter si la loi ne m’avait pas dit tu ne convoiteras pas :sans la loi la Chose est morte. Quand le commandement est venu le péché a flambé et moi je suis mort. Le péché (…) m’a séduit grâce au commandement et , par lui m’a fait désir de mort ».Lacan va maintenant s’intéresser , comme le fit Freud , à la relation de l’homme et de son prochain ce qu’il développe en comparant Sade et Kant et en plaçant sa théorie dans un changement scientifique qui métaphorise cette relation. On passe en effet de la théorisation de Galilée (l’ étude du mouvement sans l’analyse des causes qui le produisent qu’est la cinématique) à celle de Newton (à la dynamique qui consiste à étudier la gravitation à savoir l’introduction dans la cinétique de l’action des corps les uns sur les autres).On n’est donc plus dans la via soli : « malheur à l’homme seul ,il n’aura personne pour le relever » ( Ecclésiaste) ou plus récemment dans le constat d’Hemingway « Un homme seul est perdu d’avance » ( En avoir ou pas ).Le prochain va prendre alors toute son importance ce qui fera dire a Lacan : « Le voisin de gauche et le voisin de droite sont de nos jours sinon des prochains du moins des personnages assez serrés volumétriquement pour empêcher de tomber à terre ».C’est sur ce fond qu’il va comparer Kant et Sade. Kant considère que la loi morale est connue intuitivement et immédiatement de tous les êtres humains et pour qu’une action soit morale l’on doit pouvoir transformer la règle à partir de laquelle j’agis en une loi valable pour tous. Une action n’est morale que si elle est uniquement motivée par le respect de la loi universelle sinon avoir bien agi est affaire d’amour –propre et d’estime de soi. Le seul critère est donc le souci du devoir indépendamment de toute considération .Sade a pour unique loi le droit de jouir d’autrui comme instrument de notre plaisir et les principes du libertinage le plus effréné feraient l’objet d’une éducation sur « ce que les sots appellent des crimes ».Dans un cas comme dans l’autre il s’agit de se libérer de ses affects mais les affects ont la peau dure ,on ne s’en libère pas d’un revers de la main, et , le prix à payer c’est la douleur infligée par Sade subie par Kant et Lacan réitère alors la force des dix commandements

C’est pourtant un autre commandement qui va intéresser le plus .Lacan : « Tu ne mentiras point » .Cela s’origine dans l’ancienne appellation de la langue : « La menteuse » et dans le proton-pseudos freudien. Emma, raconte Freud ,est hantée par l’idée qu’elle ne doit pas rentrer seule dans un magasin sans pour autant être agoraphobe et qu’un enfant suffise pour que sa résistance soit levée. Son souvenir entraine l’apparition de deux scènes. Dans la première scène Emma à13 ans : elle pénètre dans une boutique et voit deux commis rire. Elle pense qu’ils rient de sa robe et s’enfuit .Mais elle avoue que l’un des deux commis lui a plu .Dans la deuxième scène Emma à 8 ans et rentrée dans une boutique pour y acheter des friandises tandis que l’épicier lui touche par-delà ses vêtements ses organes génitaux. Malgré cela elle y revient et se le reproche craignant d’avoir provoqué un attentat . Ce qui fait pont entre les deux scènes c’est le sourire grimaçant de l’épicier repris par le rire des commis, mais aussi qu’elle est seule. Emma lors de la scène des commis est devenue pubère et sexualise la scène de l’épicier et c’est donc dans l’après-coup que le souvenir devient traumatique. Proton-pseudo est un des termes du Stagirite ( Aristote né en Macédoine ) dit que si l’un des prémisses du syllogisme (raisonnement déductif rigoureux :A=B, B=C A=C ) cela donne un paradoxe signant l’invalidité du syllogisme et donne un sophisme comme dans le paradoxe d’Epiménide . « Tous les crétois sont des menteurs, mais comme vil est lui-même crétois il est un menteur et donc les crétois disent la vérité mais si les crétois disent la vérité Epiménide est un menteur »..Celui qui parle ne disposant pas du refoulé ment , mais le message sous forme inversée arrive comme un commandement de la loi « Tu ne mentiras point » qui inclue la possibilité du mentir tout en retirant de l’énoncé le sujet de l’énonciation. Lacan d’ailleurs ponctue ses improvisations d’un « Que-dis- je » se questionnant ainsi sur l’authenticité de son dire. Ceci est aussi valable pour le collectif et Sir Winston Churchill peut affirmer « L’histoire est un mensonge que nul ne conteste ».

Enfin Lacan se questionne sur la fonction du père dont il dit qu’il est une suppléance du manque dans l’autre ,que le nom du père fait émerger le phallus à savoir le désir de la mère et que sa fonction est d’être « le signifiant qui dans l’autre est le signifiant de l’autre en tant que lieu de la loi. » Puis il se penche sur les Ecritures quand Moise est sollicité au buisson ardant pour libérer le peuple d’Israél et qu’il demande à Dieu son nom et que Dieu lui répond « Tu leur dira Je suis m’a envoyé vers vous »mais Moise insiste sur la donation du nom et Dieu durcit le ton « Je suis qui je suis et tout est dit ».Dieu va alors être nommé de différentes façons :El Shadaï , YHWH ,Seigneur ,Tout-Puissant…Dieu n’a pas de nom ,il y a un trou dans le symbolique et ce trou génère la pluricité des nominations .Le nom-du- père est devenu le père- du- nom et le langage la loi symbolique .La Aqueda , égorgement du bélier au lieu et place d’Isaac,signera l’origine symbolique de l’humanité et sa fin biologique.

Bernard Guiter

Docteur en Psychologie ,Sociologie ,Histoire. Qualifié aux fonctions de maitre de conférences

Habilité à diriger les recherches

 

Intervenants

Interventions

 ACF-VD
Jean-Claude Affre
Dr Marie  Allione
Claude Allione
Bernard Baas
Dr Arielle Bourrely
Professeur Claude-Guy Bruère-Dawson
Lionel Buonomo
Pr Jean-Daniel Causse
Philosophe Jean-Louis Cianni
Jomy Cuadrado
Dr Marie-José Del Volgo
Guilhem  Dezeuze
Dr Jean-louis Doucet
Laurent Dumoulin
Dr Jean-Richard Freymann
Eva-Marie  Golder
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Jean-Paul Guillemoles
Bernard Guiter
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Dr Augustin  Ménard
Professeur Michel  Miaille
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Professeur Gérard  Pommier
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Franck Saintrapt
Professeur Bernard Salignon
Professeur Marie-Jean Sauret
Rajaa Stitou
Dr Bernard Vandermersch
Dr Marcel Ventura