Paroles singulières en Méditerranée

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PAROLES SINGULIÈRES EN MEDITERRANEE

Marcel Ventura, 01/02/2020, Genre et Jouissances

Séte, 1 février 2020

ESRFP

Genre et jouissances

 

 Marcel Ventura

Membre de l'EPFCL -Barcelone

 

 Je voudrais vous parler aujourd’hui, dès la psychanalyse, d’un sujet de plus en plus présent dans notre société : le mouvement
Queer -très hétéroclite-, ses positions théoriques et ses conséquences pratiques.

 Je n’en ai pas beaucoup d’expérience clinique, n’empêche que les patients que j’ai reçus m’ont ouvert des questions qui
continuent à cheminer. Plus tard je vous en propose un brief fragment clinique.

 

DISCOURS

Une première serait : pourquoi cet essor, maintenant et partout ?
Il est certain que tous les sujets ont parfois du mal à jouir avec sa sexualité et à s’y retrouver dans son identité, son genre,
sous les modalités que le discours traditionnel prévoit. Toutefois la plupart arrivent à faire avec, moyennant ses symptômes.
Mais pour d’autres, surtout depuis les années 40 avec la montée du féminisme et plus tard du Black Power, leur position
se signifie insoutenable, et peuvent émerger ses voix critiques. Sont alors recherchées des solutions dans le corps et l’identité
qui ont bouleversé les catégories dont nous disposions.

 C’est bien sûr très complexe sur le plan de la subjectivité, mais d’autant plus quand ce malaise est repris et relancé dans le
discours du temps. Michel Foucault, dans son « Histoire de la sexualité » en 1976 le décrit en ces termes « …. (
dans) les sociétés
industrielles modernes….  non seulement on assiste à une explosion  visible des sexualités  hérétiques. Mais surtout et c'est là
le point important - un dispositif fort différent de la loi, même s'il s'appuie localement sur des procédures d'interdiction, assure,
par un réseau de mécanismes qui s'enchaînent, la prolifération de plaisirs spécifiques et la multiplication de sexualités disparates. »
Ainsi, dira-t ’il, « …le sexe devient une cible centrale pour un pouvoir qui s'organise autour de la gestion de la vie plutôt que
de la menace de la mort. ». Il ajoute finalement qu’il faut « … abandonner l’hypothèse que (
lesdites sociétés) ont inauguré sur
le sexe un âge de répression accrue. ».

On écoute souvent de nos jours, dans cette lignée Foucaldienne, que l’on assiste à un trop-de-jouir, à un déficit de refoulement.
Mais on dirait plutôt que ce qui plane est de l’ordre d’un pousse-à-jouir –ce qui n’est pas la jouissance. Le pousse-à-jouir comme
modalité d’inciter à la consommation sans fin, en réduisant apparemment les contraintes à l’épanouissement -de la sexualité parmi
d’autres- mais en produisant de facto une déception intarissable, que l’on ne pourrait guérir que par de nouveaux acquis -et cela
a lieu dans tous les niveaux socio-économiques. Comme le dit Lacan dans Radiophonie (1970), il s’agit de « l'implacable discours
qui/…/ induit seulement les exploités à rivaliser sur l'exploitation de principe, pour en abriter leur participation patente à la soif
du manque-à-jouir
 ». Le capitalisme déréglé, avec la complicité des exploités, chercherait donc le manque-à-jouir comme un
des moteurs essentiels du système, on pourrait en dire le pousse-au-manque à-jouir.

 

 CRITIQUES

Mais pour le mouvement Queer le problème en est un autre.

 Pas besoin de rappeler la longue lutte des mouvements lesbiens et gays, qui payèrent un haut prix pour faire reconnaitre son choix sexuel
mais qui au long des années 70 furent acceptés, voire intégrés dans le système et occupèrent souvent des positions de pouvoir.

En tout cas, d’ailleurs comme le féminisme, ces mouvements ne questionnaient pas la différence des sexes. Et c’est bien ce que leur
reproche le mouvement Queer (à traduire comme bizarre), considérant le dualisme, soit l’hétérocentrisme, avant tout comme une
forme d’oppression (
Wittig, 2001/ Butler.J/ Kosofsky Sedgwick, 2008, etc).
C’est ainsi que Paul B. Preciado -parmi bien d’autres-, soutient -je cite, que « le régime de la différence sexuelle /…./ n’est rien d’autre
qu’une épistémologie du vivant, une cartographie anatomique, une économie politique du corps et une gestion collective de cette énergie
reproductive /…/ c’est (en somme) une machine performative qui produit et légitime /…/ le patriarcat hétéro-colonial ».

 

LE RAPPORT À LA PSYCHANALYSE-FREUD

Dès la psychanalyse on aurait pu s’accorder avec l’affirmation de que la différence sexuelle est une machine performative -mais structurante
et pas forcément négative-, qui débute avec Freud dans ses « Trois essais de théorie sexuelle » (1905), où il soutient le poids des expériences
infantiles dans l’orientation de la sexualité, en se séparant du biologisme de l’époque -c’est á dire de l’héritage et autres éléments organiques.
Encore davantage dans son article de « De quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes » en 1925, où il va
poser l’anatomie comme un réel qui met le sujet en quête d’une réponse qui tournera autour du pénis -soit le phallus- sur la dialectique de
l’avoir ou pas-, au sein du complexe d’Œdipe. L’Œdipe et le phallus sont la cible des théoriciens Queer, considérant que cela normativise et
force à déboucher sur une identification masculine ou féminine.

Mais avec ces positionnements on laisse de côté la fonction séparatrice du complexe de castration, sous lequel aucun des sexes ne va primer
sur l’autre ni atteindra sa complétude : avoir un pénis mais qui devra rester en souffrance car il excède l’enfant ; ou ne pas l’avoir
(on pourrait dire non plus) mais accéder, aussi dans un temps second, à la possibilité d’équivalents symboliques. Dans les deux cas il s’agit
d’opérations qui impliquent pour tout un chacun le meurtre de la Chose, avec sa perte de jouissance et un possible gain sur le plan du désir.
Toujours-est-il que l’énorme parcours de Freud bute sur un insurmontable, une impasse, et c’est bien le rocher la castration, au-delà duquel
il considère qu’il n’y a pas d’issue, par structure.

 

LACAN-ÉCRITS

Quant à Lacan, dans les Écrits, il va présenter trois textes en 1958 qui abordent le rapport de la féminité au phallus (“La signification du phallus”,
“Propos directifs pour un congrès sur la sexualité féminine ” et “Jeunesse de Gide”.
), en introduisant non pas l’opposition entre l’avoir ou non, mais la possibilité
de la femme d’ « être le phallus », de l’incarner, qui pourra se jouer sous la forme de la mascarade, ou de l’identification au phallus
comme orientant le désir -on serait alors dans l’hystérie-, ou encore comme identification imaginaire visant la complétude -cause
selon Lacan de la frigidité féminine.
 

 

TOUJOURS LE PHALLUS :

Il conviendrait de s’arrêter un peu sur ce concept de phallus, a qui est attribué une brillance qui ne correspond qu’à son versant imaginaire
-sans oublier que ce versant existe et qu’on ne peut pas le négliger.

Comme l’a développé le Dr Doucet dans son travail « Trauma et psychanalyse », fruit de la répression primordiale et avec la double
opération de l’Austossung et de la Behajung, est rendue possible la constitution de A en ouvrant ainsi l’inscription dans le langage
pour le sujet naissant.

 Mais de par sa constitution il y a un manque dans l’A, « inhérent à sa fonction même d’être le trésor du signifiant » (« Subversion du sujet », p 798-799).
Manque, pour autant que tout ne tient pas dans le langage, qu’il n’y a pas de réponse aux questions essentielles -la vie, la mort, la différence
sexuelle, etc, et qu’il n’est pas possible de tout comprendre.

 C’est ainsi qu’il dira dans le Séminaire V que « A connaît la spaltung et il est structuré par elle …. Il en est barré, élevé au statut de
signifiant”.
(Sem 5, p. 402, ed esp. Paidós)

 D’où la formule de S(A/). Ce signifiant que l’on appelle le phallus est la marque de la mortification primordiale, plus précisément
marque du manque
qui résulte de cette opération. Ce signifiant, en même temps qu’il le présentifie ce manque, permet de faire
limite au trou, de le cerner.

 Pour essayer d’approcher la fonction de ce signifiant, ne serait-ce que pour l’imager, peut nous être utile le concept de zéro, duquel
Georges Ifrah (
Histoire Universelle des chiffres,1994) dira “il est indispensable de disposer d’un signe dont la fonction soit, justement, de marquer l’absence
d’unités d’un certain ordre. Ce « quelque chose » qui ne signifie rien, ou mieux, « l’espace vide » d’un élément qui manque, c’est le zéro. Arriver
à concevoir que le vide peut et doit être remplacé par un graphisme qui ait précisément ce signifié constitue le dernier degré d’abstraction.
Pour y arriver il a fallu beaucoup de temps, beaucoup d’imagination, et une grande maturité d’esprit » (
p 784, aussi p. 1018)

 Ce qu’il faudrait à mon avis retenir de tout cela c’est que le signifiant phallique -donc le phallus symbolique Φ - soutient une
négativité structurante
, à la différence du phallus imaginaire -qui s’écrit φ, phi minuscule - et qui apparaît, mais positivé- dans le fétiche.

 Quand le troisième temps de l’Œdipe viendra pour ainsi dire redoubler la castration originaire de l’entrée dans le langage, cette
castration symbolique devra tomber sur un objet imaginaire -qui donc atteindra de même les deux sexes-, le phallus absolu du père
omnipotent (soit de la mère). Le garçon en sortira, dit Lacan, “avec tous les titres dans sa poche pour s’en servir dans le futur”
(
Seminario V, 1957-58, «Las formaciones del inconciente»). La fille aura appris -on l’avait dit- comment s’orienter pour opérer avec les équivalents phalliques.

 

LACAN AUTOUR DE 1970

Si on suit l’évolution de Lacan autour de 70 on confirme une ouverture encore une fois sur les jouissances dans son articulation au genre.
Ainsi, dans « L’envers de la psychanalyse » (
Sém. XVII-1969, p. 104, Paidós), il en vient à remplacer l’Œdipe dans sa fonction structurante par le NdP,
avec des conséquences sur la place donnée à la jouissance et aux rôles du père et de la mère -dorénavant à la charge de la nomination ou
du désir -tâche qui n’a nullement besoin des figures traditionnelles pour être soutenue et qui ouvre donc des possibilités
p. ex. pour les parents homosexuels.

 Trois ans plus tard, en 72, dans son séminaire « Encore », il va introduire parmi d’autres concepts ce qu’il appelle « Les formules de la sexuation »,
qui apportent un nouvel aperçu surtout du côté de la position féminine.

 

 


 

 

 

Dans son cadre à quatre parties il commence par écrire « il existe un X qui n’est pas fonction de F x », à lire comme « il y a un sujet
qui n’est pas inscrit sous la fonction phallique », en rapport avec le mythique père de la horde primitive, le A non barré….

Il écrit ensuite : «  ..tout x  est fonction de F x  », c’est à dire « l’homme se trouve inscrit à part entière sous la fonction phallique ».
Il ajoute ensuite qu’il fallait une exception, celle qu’il a énoncé en premier, qui permette de fermer l’ensemble, nécessaire donc
pour que puisse se constituer la catégorie de l’universel
.
Il dira que dans cet aparté « On s'y range, en somme, par choix—libre aux femmes de s'y placer si ça leur fait plaisir. (p. 67)

 Dans la colonne de droite, côté femme, il écrit -“Il n’existe pas un x qui ne soit pas phi de x ».

 On voit tout de suite qu’il n’est pas pareil de dire : « il n’y a aucun qui ne soit … » (côté femme), que de dire, comme dans la case « homme »,
« tous sont, mais un ne l’est pas.. ». Dans le premier cas il y a une impossibilité d’exception, ce qui empêche un dire universel.

Ensuite, en conséquence, il écrira « pas tout x, F de x », à lire comme « pas tout de la femme se trouve inscrit dans la fonction phallique ».  

 Il précise, la femme « … y est à plein (dans la fonction phallique). Mais il y a quelque chose en plus » (p. 69). « …d'être pas toute, elle a /…./ une
jouissance supplémentaire ». Pas complé.mentaire, elle n’en est pas complétée.

 Finalement, comme il le disait déjà du côté homme, il ajoute « A tout être parlant /…./ il est permis /…./ de s'inscrire dans cette partie.
S'il s'y inscrit, il ne permettra aucune universalité, il sera ce pas-tout… » (
p. 74).

 Il y a un passage de Lacan très suggérant « « … de temps en temps, entre deux portes, il y a quelque chose qui les secoue, les femmes,
ou qui les secourt /…/ Il y a une jouissance à elle, à cette elle qui n'existe pas et ne signifie rien. Il y a une jouissance à elle dont peut-être
elle-même ne sait rien, sinon qu'elle l'éprouve—ça, elle le sait. Elle le sait, bien sûr, quand ça arrive. Ça ne leur arrive pas à toutes. (
p. 69) »

 Comme l’écrivait Colette Soler en 2009, ces formules de la sexuation « posent les bases d’une possible définition d’une identité sexuelle
qui ne soit pas de semblant, mais qui soit fonction de la jouissance ».

 On a donc la jouissance commune, la phallique, celle que l’on arrive à signifier, qui peut prendre un sens. Les autres -côté femme et
aussi côté folie-, se placent hors-discours, on ne peut rien en dire.

 

SEXE / GENRE

Ça n’arrive pas à toutes -disait Lacan-, mais ce qui arrive inévitablement à chacun c’est d’avoir à s’inscrire non seulement sous un mode
de jouissance (sexuel) mais aussi sous une identité, un genre, un nom plus ou moins emprunté au discours de l’époque. Deux aspects
étroitement articulés mais à différencier, précisons :

 

-d’un côté le sexe -à ne pas confondre avec l’« identité sexuelle », terme qui malgré son apparence se réfère au genre, donc
une traduction peu adéquate de gender identiy. Sexe en principe déterminé par la biologie et lié à tout cet ensemble d’excitations qui
dès l’enfance nous traversent et apportent du plaisir, au-delà des besoins. Bien sûr cela ne présuppose pas l’élection d’objet ni les modes
de jouissance que chacun fera siens.

 -d’un autre côté le genre, que l’on peut approcher comme la perception subjective d’une position sexuée, plus ou moins accordée
avec son anatomie, et renforcée par un ensemble de normes et de représentations culturelles. Comme le dit Judith Butler, « le genre est
le sens social que le sexe assume au sein d’une vie ». En somme, on doit concevoir le genre comme un acte d’attribution et de nomination
-dans lequel l’Autre y prend sa place.

 Sur ces points -et d’autres bien sûr-, le mouvement Queer montre des divergences.

 

TRANSSEXUALISME

On rencontre la position des transsexuels, pour qui il s’agirait en principe de se placer du côté de l’autre sexe. On l’écoute p. ex. dans un
intéressant monologue d’une femme trans -la Agrado- dans le film d’Almodovar « Tout sur ma mère », dont j’extrais ce fragment
(
https://www.youtube.com/watch?v=H7V9DazjUV8) « Une est plus authentique quand elle ressemble d’avantage à ce qu’elle a rêvé
de soi-même ». Hélas, ce que l’on a rêvé de soi-même -ou plutôt ses fantaisies-, cet idéal dans lequel on se projette et même si on croit
y approcher, n’est pas à l’abri du « dictat » des temps, ne donne pas la mesure son être, ni assure point la satisfaction espérée.

Comme le précise encore Colette Soler (Prélude aux Journées de 7.2019) « toute la théorie analytique porte en fait sur l’impuissance où sont
ces corps mis au pas des liens sociaux à satisfaire les sujets. C’était le cas en 1900, ça l’est encore en 2020. C’est ce qui ne change pas ».
Il s’agit ici d’une thèse centrale : le corps, tous les corps, pour autant qu’ils sont pris dans le discours, colportent son déficit de jouissance.

 Sans parler des problèmes du transit, du « passing », qui demandent un appareillage pharmacologique et même chirurgical qui dérive
en une dépendance à vie du système médical et qui ne se paie pas qu’en argent -le corps en prend la part la plus lourde. On y trouverait
un écho de ce que dit Lacan dans son Sém. IV (
1957), “ce qui est permis devient obligatoire”.

 

TRANSGENRE

D’autres activistes Queer aspirent à dépasser les normes du genre, pour ne miser que sur la jouissance sexuelle. Son mot de passe
serait donc « Plus de père, juste la jouissance ».

Une de ses théoriciennes les plus reconnues -qui a notablement nuancé son discours dès ses débuts-, Judith Butler, disait récemment
qu’elle n’est pas contre le binarisme puisqu’il y a des gens qui se sentent à l’aise dans ces coordonnées, mais que « toute jeune fille
devrait se demander si elle supprime quelque chose en elle-même de peur de perdre féminité. Et de même pour
le jeune homme » (
Nou Espai Obert, 30.9.2017).

 Mais, s’agit-il de ne rien perdre ? Et comment pourrait-on alors gagner du nouveau ?

 D’ailleurs, en restant dans l’idée d’aller au-delà des genres on pourrait y localiser deux grands groupes de jouissance.

 - Un du côté la jouissance de l’objet corps : il s’agirait de se faire un corps non seulement différent de celui que la naissance imposa,
mais un corps amélioré, augmenté, qui pousse aussi loin que possible l’esthétique et les promesses de jouissance. Ainsi, rien n’empêche
d’accéder à une phalloplastie sans renoncer pour autant au clitoris. D’autres exemples ne manquent pas -au risque de trop simplifier-,
parmi lesquels la possibilité du « ni-ni » -les a.genre-, ou encore les « et-et » avec l’hermaphroditisme comme idéal.

 Il y a des activistes -comme Miquel Missé- qui dénoncent les parfois graves conséquences des manœuvres sur le corps et considèrent
la possibilité de l’accepter tel qu’il est, de même que l’histoire vécue avant d’avoir changé sa position quant au genre, en accédant ainsi
à une complexité contradictoire que l’on dirait propre au parlêtre.

 - D’un autre côté il y a la jouissance de l’identification au groupe des semblables, de ceux qui auraient fait un choix auquel on pourrait
s’accorder, là où il soit possible de s’y reconnaître. Ceci se verrait renforcé par l’opposition à d’autres groupes -p. ex. à ceux qui acceptent
le binarisme- ou par la dénonciation de la répression sociale, etc, à démasquer et mettre en crise dès une position d’exception.

 Mais, et c’est indispensable, il faut aussi un signifiant qui rassemble ceux qui font un certain choix de jouissance, et la liste qui débute
par les sigles LGBTQIA+
se multiplie et démultiplie au fil de nouvelles nominations.
La solution, p. ex. pour Paul B. Preciado, serait simplement de « reconnaître comme sujets politiques tout corps humain vivant,
sans que l’assignation sexuelle ou de genre en soit la condition de possibilité ».

 Le mouvement Queer dans son versant radical aspirerait à réduire, voire à chasser, le troumatisme de la sexualité, de la mortification
signifiante qui fabrique le corps -à ne pas confondre avec l’organisme.

 

Et pourtant, cela doit nous questionner et exige notre écoute…

 

 

SUIT LE FRAGMENT CLINIQUE

 

 

Intervenants

Interventions

 ACF-VD
Jean-Claude Affre
Dr Marie  Allione
Claude Allione
Bernard Baas
Dr Arielle Bourrely
Professeur Claude-Guy Bruère-Dawson
Lionel Buonomo
Pr Jean-Daniel Causse
Philosophe Jean-Louis Cianni
Jomy Cuadrado
Dr Marie-José Del Volgo
Guilhem  Dezeuze
Dr Jean-louis Doucet
Laurent Dumoulin
Dr Jean-Richard Freymann
Eva-Marie  Golder
Professeur Roland Gori
Jean-Paul Guillemoles
Bernard Guiter
Rhadija  Lamrani Tissot
Dr Patrick  Landman
Dr Michel Leca
Gérard Mallassagne
Dr Augustin  Ménard
Professeur Michel  Miaille
Dr François  Morel
Daniel Nigoul
René  Odde
Aloïse Philippe
Professeur Gérard  Pommier
Professeur Jean-Louis Pujol
Dr Jean Reboul
Dr Marie-Laure Roman
Franck Saintrapt
Professeur Bernard Salignon
Rajaa Stitou
Dr Bernard Vandermersch
Dr Marcel Ventura