Paroles singulières en Méditerranée

Liste des intervenants

Professeur Claude-Guy Bruère-Dawson
Dr Jean-louis Doucet
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Dr Augustin  Ménard
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 Bernard Guiter
Pr Jean-Daniel Causse
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Dr Jean-Richard Freymann
Dr Patrick  Landman
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PAROLES SINGULIÈRES EN MEDITERRANEE

CG Bruere-Dawson, JL Doucet - 5/10/13 - Matinée d'ouverture de l'ESRFP: Psychanalyse et Liberté

Fichier à télécharger : Psychanalyse et liberte__43.pdf

E.S.R.F.P.

Matinée d'ouverture 2013-2014

 

Conférence sur le thème:

 

PSYCHANALYSE ET LIBERTE

le Professeur et Psychanalyste Claude Guy Bruère-Dawson

et

le Psychiatre Psychanalyste Jean-Louis Doucet

 

 

les deux interventions seront bientôt téléchargeables en fichier MP3 sur la page.

le texte écrit de l'intervention de Jean-Louis Doucet est téléchargeable en PDF également sur la même page ICI.

 

 

Texte de l'intervention de Jean-Louis DOUCET:

 

« C'est en allant vers la mer que les fleuves sont fidèles à leur source. » (Héraclite) 

« Nous n'appartenons à personne sinon au point d'or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous qui tient éveillés le courage et le silence. » (René Char)

 

Pour cette première rencontre dans le cadre du tout jeune ESRFP, nous avons choisi  de travailler sur le thème Psychanalyse et Liberté. Il me semble que l'on peut entrer  dans cette problématique en reprenant les  définitions de ces deux termes.

Qu'est-ce que la psychanalyse ? C'est une méthode inventée par Freud pour explorer  l'inconscient tel que lui, Freud, l'a découvert,    inconscient dont il a commencé à  théoriser le fonctionnement.

Une méthode c'est  la recherche d'une voie, d'un chemin  qui permet d’accéder à un savoir, une connaissance. A partir de Freud et l'intuition  qu'il a eu de la place du désir dans l'économie humaine, Lacan   notamment à sa suite,  a théorisé d'une façon originale un concept qui est le concept de sujet. Historiquement  le   sujet,   c'est   le   sous-jacent,   le  subjectum,   l'hupokeiménon  cher   à  Aristote.  

 

Les  nuances sémantiques que recouvre ce terme de sujet sont nombreuses.  Il peut d'abord  désigner le sujet du verbe en grammaire, c'est-à-dire ce qui est « sous le verbe » et  donc   commande   à   son   accomplissement,   il   est   le   moteur   de   l'action ;   il   peut  correspondre au thème d'une réflexion : Psychanalyse et liberté, voilà le sujet qui  nous occupe aujourd’hui ; mais il est aussi sous-jacent dans le sens où l'on peut dire  qu'on l'a mis dessous, on l'a sous-mis à, placé dessous, sub-ordonné.

 

Alors la question  qui se pose pourrait être : laquelle de ces 3 acceptions correspond-elle à la notion de  sujet en psychanalyse ?

Autrement dit, comment, en tant qu'être assujetti, pouvons  nous construire un espace de liberté ?  

C'est assurément en étant clair et rigoureux sur ce que l'on conceptualise sous ce terme de sujet  que l'on pourra aborder le rapport dialectique entre Psychanalyse et liberté.  

 

Revenons aussi sur ce que le mot liberté veut dire. 

On s'aperçoit rapidement que ce concept de liberté est historiquement un concept qui  ne se définit que par opposition à la notion d'esclavage.

Liber en Latin désignait un esclave affranchi. On ne bénéficiait de la liberté que par rapport à une situation antérieure de soumission totale à un autre.  

Sans du tout  reprendre toutes les approches philosophiques de ce concept on peut sans aucun doute avancer que la liberté n'est pas première, c'est-à-dire qu'elle présuppose un état antérieur si ce n'est d'esclavage du moins de dépendance.  

On sait la place accordée par Lacan à la prématurité qui spécifie le genre humain.

 

On peut proposer que cette dépendance  totale de l'infans, dont la durée est unique dans le règne animal, nécessite un acte  libératoire pour s'en détacher.

Françoise Dolto avançait que lorsque un enfant dit un mensonge qui n'est pas dévoilé par ses parents, alors naissent deux sentiments chez lui : la liberté et l'angoisse.

Nous pourrons reparler de l'angoisse mais nous voyons surtout là que c'est en percevant les limites des pouvoirs de l'Autre, que le petit  d'homme découvre le sentiment de liberté.  

Liberté certes grisante mais aussi angoissante et angoissée car synonyme de la perte d'une protection imaginaire par  une toute puissance supposée chez l'Autre.

L'Autre ne sait pas tout sur moi, ne peut pas tout connaître de moi.

Je peux désormais improviser ma vie, à mes risques et périls... Mais, comme en musique, si je peux m'autoriser à filer la métaphore de l'improvisation, inventer sa vie cela ne se fait pas sans référence. C'est-à-dire que cette création ne se fait qu'à partir des signifiants proposés, présentés par l'Autre. Pas tous les signifiants, bien sûr, certains sont privilégiés, ils sont ''choisis'' par l'enfant car ils lui paraissent être les plus purs quant à leur adéquation à ses perceptions. Ces choix vont dès lors représenter l'enfant dans sa singularité.

Pour autant cela n'est pas tel signifiant ou tel autre qui représente le sujet, c'est le fait que chez ce parlêtre-là, tel signifiant ne pourra entrer en lien qu'avec une palette précise de signifiants, palette de signifiant qui identifie le sujet.

 

C'est entre les mailles de ce réseau signifiant – réseau toujours ouvert bien sûr à l'accueil de nouveaux signifiants - qu'est représenté le sujet de l'inconscient. On se souvient de la définition de Lacan : « le signifiant c'est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant ». Cette définition nous montre que le sujet auquel s'adresse la psychanalyse est un sujet toujours voilé, insaisissable, perceptible uniquement lorsqu'il s'autorise une énonciation. La question qui vient à l'esprit si l'on retient cette hypothèse d'un sujet représenté par  un réseau de signifiant, serait la suivante : en fonction de quoi, de quels critères de leur propre histoire perceptive, l'infans puis l'enfant choisissent-ils ces signifiants-là ? 

C'est, peut-être, ici que vont se rencontrer Psychanalyse et liberté.  

 

J'ai avancé qu'étymologiquement la liberté était toujours seconde. Cela implique, nous l'avons souligné, un état d'aliénation préalable. Nous pouvons prendre comme paradigme de cet état d'aliénation, la relation de nourrissage. On se souvient de la phrase de Winnicott : « L'enfant tète un sein qui fait partie de lui, la mère donne le sein à un enfant qui fait partie d'elle ». Cette relation fusionnelle, en s'interrompant, crée du vide entre l'infans et la mère. Heureusement, l'infans est dans un bain de langage et des mots sont mis sur cette séparation, sur ce vide ainsi créé, vide qui est, peut-être, le premier espace de liberté pour le sujet en devenir. La jouissance éprouvée dans la relation fusionnelle mère-enfant est interrompue, il y a une perte radicale de jouissance, fission après fusion.

 

Explosion du noyau mère-enfant dont nous recueillons les éclats sous la forme de ce que Lacan a théorisé avec le concept d'objet a. 

Lacan parle de l'objet a comme étant ''l'effet majeur du langage''. J’entends cela comme la conséquence inéluctable du langage qui est de nous couper du réel. Le premier espace de liberté est consubstantiel à la perte d'un bout de réel, d'un bout de jouissance.

Cette perte est bercée, baignée par les signifiants de l'Autre. Mais cet Autre lui aussi a été soumis à la perte, lui aussi est coupé du réel de la jouissance, il y a chez lui aussi des signifiants qui vont manquer à symboliser le réel. François Baudry rappelle que Lacan parle – je cite - de ''l'implication du lieu de l'Autre comme rond brûlé'' comme étant à l'origine de la constitution du sujet, François Baudry rajoute : «  Ce terme pourrait évoquer par exemple la nécessité ''qu' il y ait  des clairières ''. Mais on retrouverait aussi bien ce ''rond brûlé'' dans ce qui est impliqué  par l'élaboration du vide comme objet ». Tout ce détour théorique autour de l'objet a est destiné a montrer que c'est à partir de cette perte inaugurale, de la production de cet objet séparé que se constitue le sujet du désir inconscient. C'est à partir de cet objet a apparu du fait du manque dans l'Autre que peut se constituer un espace de liberté où pourra évoluer le sujet du désir.

C'est parce que chez l'Autre, en tant qu'il  est aussi dans l'ordre du parlêtre, existe un trou dans le réseau des signifiants, que le sujet va pouvoir partir à la conquête de sa liberté. On pourrait s'autoriser laconiquement à formuler qu'un objet impossible, a créé un  sujet, insaisissable autrement que par ses effets d'énonciation. Qu'en est-il de cette énonciation ? Je dirais que c'est elle qui habite clandestinement  les formations de l’inconscient : actes manqués, rêves, lapsus. 

 

Afin d'illustrer cela et puisque l'idée de notre thématique de cette année m'est venue, outre   une expérience personnelle de confrontation à une certaine doxa psychanalytique, de la relecture d'un colloque intitulé : « Psychanalyse et liberté » tenu en hommage à la mémoire de Lucien Israël, je vais reprendre dans cet ouvrage le témoignage d'un de ses élèves qui rapporte  cette histoire clinique : Lucien Israël leur parlait de l'interprétation en psychanalyse.

 

Je cite : «  Qu'est-ce qu'une interprétation ? Je vais vous dire celle que j'ai pu faire, il y a quelques temps de cela, chez une de mes analysantes. Il s'agit d'une jeune femme à qui rien ne réussit : elle échoue autant en amour que dans sa vie professionnelle ; rien ne marche !

Elle me raconte un jour  ce rêve : elle se trouve à Paris, mais en même temps, me dit-elle, ce n'est pas Paris, c'est une ville très moderne qui n'existe nulle part, une sorte de ville de science- fiction. Et elle ne cesse d'insister durant toute la relation du rêve sur ces motifs. Au  bout d'un moment, cela me met la puce à l'oreille. Je lui donne donc l'interprétation suivante de son rêve : il est en fait un ''pari sur l'avenir''... Cette jeune femme a interrompu son analyse. Quelques mois plus tard, elle est revenue me voir pour m'apprendre qu'elle avait réussi un examen, de sorte qu'elle avait enfin trouvé du  travail. Elle m'a dit enfin qu'elle n'avait jamais oublié  l'interprétation que je lui avais  faite de son rêve et que, sans trop le comprendre, elle avait l'impression que son  démarrage dans la vie n'était pas sans rapport avec ce fameux ''pari sur l'avenir''. 

Voilà, une interprétation  et ses effets possibles. »

Pour Lacan : « L'interprétation n'est pas mise à l'épreuve d'une vérité qui se trancherait par oui ou par non, elle déchaîne la vérité comme telle. Elle n'est vraie qu'en tant que vraiment suivie. »

L'interprétation en séance vise à débusquer, à faire émerger l'énonciation, la vérité du sujet, cet intrus qui s'est glissé dans le récit du rêve comme dans cette vignette clinique par exemple.  Alors, quel rapport avec le thème retenu ?

 

Cette vignette clinique nous montre bien le caractère libératoire qu'a eu sur son analysante l'interprétation d'Israël. Double caractère libératoire : la jeune femme se libère des chaînes qui la maintenaient dans une répétition morbide de ses échecs et elle s'autorise à quitter pour un temps son  analyste. Peu importe si elle n'en a pas fini avec son analyse, elle est tout aussi libre de la reprendre ou pas ! Sans aucun doute quelque chose est passé entre Israël et elle lors de cette interprétation. Sa liberté sera aussi de reprendre ou pas un travail analytique. L'interprétation c'est lorsque quelque chose passe de l'analyste à l'analysant.

 

Mais ce rapport entre Psychanalyse et liberté nous devons aussi l'étudier du côté de Lucien Israël. Professeur de psychiatrie à la faculté de Strasbourg, il a d'abord une  formation de clinicien somatique tout à fait rigoureuse et traditionnelle. Avec son traité intitulé ''Initiation à la psychiatrie'', il produit un véritable brûlot où il s'autorise à remettre en question un bon nombre de critères historiques définissant la rigueur médicale. On peut lire sur le quatrième de couverture : « Cy n'entrez pas...parce que ce livre est hérétique : il propose aux médecins des voies non balisées par la médecine... parce que ce livre est subversif : il prétend renoncer à un enseignement qui serait transmission de recettes... »

Soutenir cette attitude tout à fait marginale au sein des Écoles de Médecine, traduit pour le moins une très grande indépendance de pensée.

Il s'agit pour lui, et depuis la fonction qu'il exerce, à la fois de prendre acte des acquis indéniables de la clinique médicale mais, dans le même temps de les mettre à la question quant à la permanence et la  pérennité de leur pertinence chez le parlêtre.

Lucien Israël a le courage de suivre le poète René Char quand celui-ci énonce cet impératif : « Ne t'attarde pas à l'ornière des résultats ». C'est à ce prix que pourra se libérer une énonciation. Énonciation chez l'analysant, certainement, mais aussi énonciation chez l'analyste qui soutient là son propre désir.

 

C'est, à mon sens, l'éclairage que peut apporter cette vignette clinique. Elle est paradigmatique à plus d'un titre.

L'interprétation que propose Israël nous montre l'importance d'une écoute libérée de toute recherche de signification. Elle met en lumière ce que je nommerais ''l'oreille poétique'' de l'analyste qui doit se laisser surprendre par l'équivocité signifiante. Valéry disait de la poésie qu'elle est « une hésitation prolongée entre le son et le sens ». L'hésitation n'est certes pas une qualité recherchée chez un médecin. C'est tout à fait vrai dans le registre des signes cliniques, de la séméiologie médicale ; c'est tout à fait aliénant si l'on se met à l'écoute d'une signifiance qui porte le sujet de l'énonciation.

Cette aliénation peut toucher tout autant l'analyste que l'analysant dans le transfert.

Je dirais que c'est parce que Lucien Israël a pu se soumettre au manque de signifiant dans l'Autre, au lieu de l'Autre, qu'il a pu s’accommoder de ce vide béant entre la chose et le mot, de cet ''incurable retard des mots'' selon le mot de Jean Jouffroy, qu'un espace de liberté s'est constitué qui a permis de dévoiler le sens du rêve où se cachait l'énonciation du désir de cette jeune femme. 

 

Comment se libérer du carcan de la signification ?

Comment s'approprier les données  théoriques toujours évolutives sans en faire des dogmes auquel nous soumettrions notre clinique ?

Comment  affiner cette oreille poétique que j'évoquais il y a un instant, tout en restant arrimé à des bases théoriques rigoureuses ?

 

Les  réponses à ces questions peuvent, à mon sens, être recherchées à plusieurs niveaux. La première, bien évidemment, me paraît être l'expérience personnelle de la  cure. C'est dans le cadre du transfert, ce lieu de confrontation à l'inouï tel que le définissait Israël, que l'expérience de la castration, du manque à être, du Réel comme impossible pourront être abordés. C'est au cours de cette expérience unique, que les exigences somatiques vont révéler leur pacte avec la fonction de la parole dans le champ du langage qui spécifie le vivant humain. Le parlêtre est un être pulsionnel par cette articulation du corps avec le langage.

Je rappelle la formule de Lacan : « La pulsion c'est l'écho dans le corps du fait qu'il y a un dire. »

Voilà, pour moi, un point de rencontre entre psychanalyse et liberté, celui qui se fait  au niveau du corps. « L'homme est sur la croix de son corps. » disait Valéry. Y a-t-il  une image plus forte que celle-ci pour montrer que nous sommes soumis à, sub- ordonnés à un corps qui emprisonne nombre de nos désirs et limite nos illusions. ?

 

Dans « Malaise dans la civilisation » Freud nous rappelle qu'une des trois causes de la souffrance humaine se situe du côté du corps dont la caducité nous inscrit dans la temporalité.

 

L'expérience analytique nous confronte à l'impossible à symboliser, au réel du sexe et de la mort. Elle nous révèle sujet d'un corps éphémère mais qui, par sa prise dans la parole et le langage, peut soutenir l'éternité du désir inconscient. Valéry disait aussi que : « La connaissance a le corps de l'homme pour limite. »  

La  psychanalyse, en tant qu'elle est une voie qui nous dirige vers l'inconscient, nous dévoile que l'inconscient cela n'est pas un manque de connaissance, une perte de mémoire, c'est comme le souligne Lacan ''ne pas se souvenir de ce que l'on sait''. Il y a pourtant, au terme de chaque trajet analytique l'évidence d'une jouissance qui sera à jamais non reconnue. Évidence, le terme peut paraître inopportun, il renvoie étymologiquement à videre c'est-à-dire ce qui se voit, qu'on a sous les yeux, on dirait trivialement : ce que l'on ne peut pas manquer. Je dirais que cette évidence-là, c'est de ne pas manquer qu'il y a du manque à être. Évidement plus qu'évidence, évidement d'un bout de réel du sujet comme nous l'avons vu plus haut. La fin de la cure  analytique, on pourrait la définir comme cet évidement qui touche un sujet lorsque son analyste a pris la place de ce bout de réel. 

 

C'est le cheminement analytique qui va permettre de déboucher les oreilles de l'analysant, de lui ôter les bouchons de la signification pour entendre du signifiant. 

J'ai posé la question du risque qui existe à faire de la théorie une série de dogmes dans laquelle on installerait nos analysants. On sait après Valéry que ''la connaissance  a horreur du vide''.

Les références théoriques, aussi pertinentes soient-elles, peuvent, comme les mythes au niveau collectif, venir entamer notre capacité à l'étonnement par le signifiant. On   sait   qu'étonnement vient de tonnerre, ce   terme   traduit   la  fulgurance   du   signifiant.  

 

L'aller-retour théorie/pratique est consubstantiel à l'acte analytique, pour autant, il faut garder en mémoire le conseil de Goethe : « Ce que tu  as hérité de tes pères, acquiers-le pour le posséder. » Ce n'est qu'en passant ces références théoriques au filtre de notre subjectivité, de notre liberté de penser, qu'elles pourront acutiser notre capacité à nous confronter à l'inouï et ne pas risquer  de transformer le divan de  l'analyste en lit de Procuste.

« L'art ne fait que des vers, le cœur seul est poète » assurait André Chénier, poète au tragique destin.

 

La psychanalyse reste une histoire d'amour, cette méthode, cet art comme d'ailleurs doit le rester aussi la médecine, permet de mettre ''en vers'', en récit, cette histoire d'amour, histoire de la vérité d'un désir. Si la psychanalyse a à voir avec la liberté, c'est parce qu'elle est à même de faire émerger une énonciation de ce  désir, elle est la méthode qui peut déchaîner la vérité comme telle, gage obligatoire de la liberté d'un sujet.

 

J'ai proposé de placer en exergue à la présentation du site de l'ESRFP cette citation de  J. Lacan que je vous rappelle :

 

 « Tout retour à Freud qui donne matière à un enseignement digne de ce nom,

ne se produira que par la voie, par où la vérité la plus cachée se manifeste dans les révolutions de la culture.

Cette voie est la seule formation que nous puissions transmettre à ceux qui nous suivent.

Elle s'appelle un  style. » 

 

N'est-ce pas la découverte de ce  style qui permet à un sujet, au travers de l'expérience analytique, de prendre la liberté d'accéder à son désir ? 

Jean-Louis DOUCET                

 

 

 

 

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